Baignade interdite

Extrait du journal Les nouvelles Calédoniennes :

Alerte au requin sur les plages de Nouméa

Un requin-tigre a été aperçu hier matin, à la baie des Citrons, en train de s’attaquer à une raie. Informées, les autorités ont fait jouer le « principe de précaution » en interdisant la baignade sur les plages. Au grand dam de certains baigneurs.

Quand on fait du vélo sur les baies, on a le temps d’admirer le paysage, même s’il est devenu habituel. C’est parfois pratique. Hier matin, aux alentours de 8 heures, l’attention d’un groupe de cyclistes a été attirée par une activité relativement inhabituelle au niveau des tuyaux d’alimentation de l’aquarium, sur le côté sud de la baie des Citrons.
« On a vu un aileron, très pointu, tourner autour d’une raie, témoignait hier l’un d’eux. On s’est donc arrêtés pour regarder, comme pas mal de passants. Il faut dire que je n’avais jamais vu de requin aussi près du bord. Surtout qu’on le voyait très nettement puisqu’il n’y a pratiquement pas de fond à cet endroit-là ». D’après les témoins, la bestiole mesurait dans les trois mètres. Le squale a d’abord tourné autour de sa proie. « Un collègue a clairement reconnu qu’il s’agissait d’un tigre », poursuit notre témoin qui a immédiatement voulu prévenir les pompiers. « Je me suis dit que le risque pour les baigneurs était loin d’être négligeable. »  Dans l’eau, le spectacle s’est poursuivi  : le tigre a chargé la raie à plusieurs reprises, avant de disparaître avec elle au large. Cyclistes et badauds ont de leur côté poursuivi leur chemin. Les sapeurs-pompiers ont rapidement pris le relais : sur les plages de la baie des Citrons et de l’anse Vata, ils ont demandé aux baigneurs de préférer le sable à l’eau.
Mais les secouristes se sont également déployés sur les flots, en même temps que le personnel de l’aquarium, à bord de leurs embarcations respectives. « On tourne pour éventuellement le repérer, et si on le voit, on le fait fuir », expliquaient hier les pompiers. Mais une matinée d’allers et retours entre la « BD » et l’anse Vata n’y a rien fait. Les ailerons n’ont pas refait surface.
Hier matin, dès qu’elle en a été informée, la mairie de Nouméa a pris un arrêté interdisant la baignade sur les deux plages. La mesure est valable jusqu’à ce matin.

Pierrick Chatel

Principe de précaution

L’interdiction a eu le don d’agacer certains baigneurs, estimant la mesure « ridicule ». « D’abord, on n’est même pas sûr qu’il s’agisse d’un requin-tigre. Et puis ensuite, des requins, il y en a tout le temps. » Peut-être, mais dès que la présence de l’un d’eux si près du rivage parvient aux oreilles des autorités, ces dernières préfèrent faire jouer le principe de précaution. Raison pour laquelle les agents municipaux ont déployé banderole et panneau d’interdiction.
La présence du squale si près des côtes, de jour, n’est pas, en soi, véritablement surprenante. « Ils suivent sans doute la remontée des tazars », avançait hier l’un des témoins. Logique, puisque le requin se porte en effet là où se trouve son menu. En août dernier, un requin-tigre de taille plus modeste (1,50 mètre) s’était pris les nageoires dans un filet de pêche (notre édition du 19 août 2009). « Le tigre est d’abord un charognard », expliquait à cette occasion un spécialiste de l’IRD. Le tigre est donc attiré par des proies vivantes mais affaiblies, ce qui était peut être le cas hier. Dans ces conditions, représente-t-il véritablement un danger pour l’homme ? Difficile à dire. Car le comportement de ces seigneurs des mers conserve encore une part d’inconnu. Et que son attitude vis-à-vis des hommes n’est donc  pas franchement prévisible.
D’où l’application, logique, du principe de précaution.

Ce weekend qu'est ce qu'on fait??? EUhh sais pas trop, vais reflechir et on en reparle, hein!